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Retour sur le Grand Débat sur la technique de course

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Un débat sur la technique de course a mobilisé près de 500 personnes jeudi dernier à Montréal. Nous avons demandé à chacun des panélistes la phrase clé qu’il souhaitait que l’on retienne, ainsi que leur principal aspect de désaccord avec les autres panélistes.

 

John Lofranco : « Mettez un pied devant l’autre et ne tombez pas. »

Désaccord : « Une dépendance excessive sur des études scientifiques qui en générale donnent des résultats moyens, qui ne prennent pas en considération les besoins individuels des coureurs, ni la contexte complexe et plus large de l’entraînement de course de fond. »

Notre réponse : La science n’a pas réponse à tout et ne peut pas guider l’ensemble de nos interventions. Elle est parfois floue, parfois neutre, et parfois elle nous donne des positions claires et précises. Mais elle est surtout LE processus qui valide la valeur de nos dires. Faire volontairement fit de la science est une manière facile qui nous permet ensuite de dire n’importe quoi. L’analyser dans son ensemble pour connaître la tendance des évidences et ensuite orienter notre prise de position pour un individu donné avec toute sa complexité… a certainement une valeur ajoutée.

 

Martin Lussier : “Qu’il soit question de performance ou du risque de blessures en course à pied, la technique n’est qu’un des facteurs déterminant à considérer. Il est essentiel de voir le portrait global !”

Désaccord : “Qu’il n’en déplaise à Blaise, je ne crois pas qu’une personne avec un surpoids important puisse se transformer en coureur-fakir vêtu d’un tutu afin de découvrir, pieds nus sur la gravelle, toute sa légèreté ! ;)”

Notre réponse : On aime :) . Les études scientifiques sur la cinétique et la cinématique sont claires sur une chose : plus l’interface entre le pied et le sol est grand (plus l’indice minimaliste de la chaussure est bas), moins les comportements de modération d’impact sont importants. En d’autres mots, plus la chaussure est grosse et moins votre technique sera protectrice (cadence plus basse, plus d’attaque talon, plus loin du centre de gravité, plus de VLR-vitesse de force d’impact, …). D’un point de vue pratique, vouloir mettre plus d’absorption dans les chaussures des personnes lourdes est contre productif ! Vous allez augmenter les facteurs biomécaniques associés aux blessures et à la réduction de la performance. (Seul bémol : les personnes avec une atonie de soutien musculaire… qu’ils soient maigres ou obèses)

 

Jean-Francois Harvey : “Fluide, doux et silencieux”

Désaccord : “il y a trop d’emphase mise sur les études scientifiques, lesquelles nous donnent une idée limitée de la réalité spécifique à chaque individu. Le corps est complexe dans sa globalité et ses interrelations…”

Notre réponse : Nous sommes d’accord qu’il est essentiel d’individualiser nos recommandations. Le processus de réflexion qui nous amène à recommander une intervention spécifique à un client, est par contre basé sur une cohérence théorique qui inclut sans aucun doute notre expérience, mais qui ne peut omettre la tendance des évidences scientifiques… et nous parlons de l’ensemble des évidences et non pas quelques articles triés sur le volet.

 

Daniel Riou : “Si on est rigoureux d’un point de vue scientifique, il faut être très prudents dans les modifications de technique de course.”

Désaccord : “Je crois que les bénéfices potentiels d’un changement de technique de course ne sont pas assez clairement démontrés pour justifier la modification de technique de course, surtout pour des coureurs avancés.”

Notre réponse : Nous sommes en accord avec cela… mais jusqu’à quel point on dit à un coureur de ne pas changer ses habitudes : « j’ai appris à faire des grands pas pour aller plus vite » (cadence < 150), « j’essaye de briser le 50min sur 10km… avec mes nouveaux Nimbus je devrais y arriver», « On m’a dit de porter des Hokas pour ma douleur au dos »… Malgré toutes les nuances de gris de la science, certaines évidences ne peuvent être ignorées !

 

 

Notre conclusion

La science fait peur. Elle est complexe et ne répond pas à toutes nos interrogations. De plus, elle est souvent mal citée, mal représentée, mal interprétée et mal utilisée… Haaa, ça serait tellement plus facile de pouvoir dire tout ce qu’on veut sans se faire rabrouer par les études :) .

Les recommandations « basées sur la science » de LCDC :

- Débutants : Débuter avec chaussures minimalistes (IM >60%), une cadence de 180 (+/- 10), sans faire trop de bruit… et courir souvent, 4 à 6 fois par semaine !

- Expérimentés : Pas de changement de technique et de chaussures sauf si blessures ou performance désirée. Intégrer tout en douceur des éducatifs (des gammes) et de la course pieds nus.

- Blessés : Selon la pathologie, faire un transfert le stress tissulaire par un changement de technique ET de chaussure (plus durable). Augmenter la cadence. Améliorer ses comportements de modération d’impact.

- Performance : S’habituer à une chaussure plus minimaliste en fonction de sa capacité, avec critère principal la légèreté. Augmenter la cadence si moins de 160 pas/min.

 

Pour les coureurs : Aubaine et Cie, épisode dimanche 3 mai

Pour assister au débat en différé : site web La Clinique Du Coureur

Pour les scientifiques et les cliniciens : vidéo ci-dessous


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